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[Fsfe-france] clic, clac, le bruit des ciseaux


From: Antoine
Subject: [Fsfe-france] clic, clac, le bruit des ciseaux
Date: Wed, 19 Feb 2003 14:09:26 +0100 (CET)

> "En minimisant délibérément le rôle des intermédiaires techniques dans
> les infractions au droit d'auteur et aux droits voisins, poursuit le
> CLIC, la France placerait le niveau de protection de ses créateurs au
> dessous de ce qui est prévu, non seulement dans les autres pays
> européens, mais également aux Etats-Unis, pays pourtant à la pointe du
> développement de l'économie numérique".

Comment faire référence à une législation étrangère qui n'existe pas
("est prévu") pour promouvoir une législation sur le sol français. Et
comme la tendance est aux tentatives d'harmonisation internationale,
l'argument se mort la queue et tient de la prophétie auto-réalisante.
L'allusion aux Etats-Unis constitue la touche finale obligée,
invocation goûteuse d'un classique de la rhétorique. Du grand art ;-)

D'ailleurs le même discours peut être réutilisé à la virgule près pour
demander la taxation des graveurs de CD, ou l'apposition obligatoire de
systèmes de flicage, je veux dire de mesures techniques visant à la
protection des droits des auteurs. Le service Communication est
décidément doué.

On notera que les intermédiaires techniques, non contents de devoir utiliser
à la fois la matraque, les menottes et le code pénal, se retrouvent
désormais gardiens de la diversité culturelle. Je serais eux, je demanderais
des subventions, ça doit être crevant de faire tous ces boulots de
fonctionnaire à la fois. Ah excusez-moi, on me signale que c'est prévu
dans la Loi sur la Sécurité Quotidienne ("un décret en Conseil d'Etat
[...] détermine [...] les modalités de compensation, le cas échéant, des
surcoûts
identifiables et spécifiques des prestations assurées à ce titre, à la
demande de l'Etat, par les opérateurs"). Oh, jamais deux sans trois : après
avoir payé en tant que consommateur de produits culturels d'une part, et
que coupable présumé de piratage d'autre part, pourquoi ne pas passer
aussi à la caisse de l'Etat pour un petit extra ? Il faut bien protéger
les droits des auteurs, et c'est par définition le rôle du contribuable
que d'y contribuer, nous murmurent nos champions en rhétorique ;-)


PS : je propose une mesure d'avenir pour protéger la culture française :
installons un quota de 40% de contenus français sur les routeurs des FAI.





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