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Re: [Fsfe-france] Amazon : "cas pratique" d'un brevet fantasmagorique


From: Francois ELIE
Subject: Re: [Fsfe-france] Amazon : "cas pratique" d'un brevet fantasmagorique
Date: Sat, 6 Sep 2003 18:01:44 +0200
User-agent: KMail/1.5

Bonjour,

Je ne suis pas intervenu dans ce débat sur les - comment dites-vous ? - 
"brevets logiciels".

J'aimerais vous proposer des cas pratiques :

Je cherche en vain l'activité inventive dans le brevet suivant :
http://patft.uspto.gov/netacgi/nph-Parser?Sect1=PTO2&Sect2=HITOFF&p=1&u=/netahtml/search-bool.html&r=17&f=G&l=50&co1=AND&d=ptxt&s1=quicksort&OS=quicksort&RS=quicksort

à moins que l'on qualifie d'activité inventive la jugeote d'un étudiant à 
Bac+3 qui résout un exo d'algorithme élémentaire dans un contexte réseau.

je m'interroge aussi sur les brevets suivants
http://patft.uspto.gov/netacgi/nph-Parser?Sect1=PTO2&Sect2=HITOFF&p=1&u=/netahtml/search-bool.html&r=1&f=G&l=50&co1=AND&d=ptxt&s1=5,175,857.WKU.&OS=PN/5,175,857&RS=PN/5,175,857
http://patft.uspto.gov/netacgi/nph-Parser?Sect1=PTO2&Sect2=HITOFF&p=1&u=/netahtml/search-bool.html&r=45&f=G&l=50&co1=AND&d=ptxt&s1=quicksort&OS=quicksort&RS=quicksort

N'importe qui d'un peu instruit en informatique éclate de rire en lisant 
l'énoncé... le quicksort, avec ou sans pointeur, avec ou sans hashage, avec 
ou sans ruse de compression, est dans tous les manuels d'algorithmique.

On est tout près du problème de l'algorithme de Lempel Ziv Welsh. Un certain 
nombre de gens - dont je suis - pensent qu'il s'agit de mathématiques.... 
Même si c'est très rusé.

Je souscris évidemment à la remarque de Pascal Desroches : 

> Il faut être ignorant en informatique (ce n'est pas une tare, on a
> chacun les siennes) pour estimer que les revendications d'Amazon sont
> valides.

J'ajouterais simplement "ou pour estimer qu'il y aurait quelque intérêt à se 
le demander".

Une remarque donc : je ne pense pas qu'il faille perdre son temps à dénoncer 
l'attribution abusive de brevets "logiciels". C'est très mal de perdre son 
temps. Il vaudrait mieux essayer d'expliquer ce qu'est l'informatique... ce 
serait beaucoup plus utile!

Bref. Je propose un cas pratique simple, compréhensible de tout le monde : le 
théorème de Pythagore.

Certains vont trouver que je plaisante... ils riraient moins s'il savaient que 
les mathématiques ont commencé par être propriétaires.

On sait à quoi servent les brevets (et à quoi pourraient servir des brevets 
sur les théorèmes de mathématiques), ils ont trois effets.

1. ils font vivre des juristes
2. ils permettront à gens qui n'inventent rien d'aller chercher des poux dans 
la tête de ceux qui inventent
3. ils ajouteront de la viscosité dans un domaine où le partage des solutions 
est le meilleur moyen de vendre du service à valeur ajoutée.

C'est un choix de civilisation, où l'on peut pinailler à l'envi... sur la 
question de l'"évidence" d'une solution logicielle. Une solution "rusée" 
devient "évidente" en quelques mois... On n'auait pas le temps de déposer un 
brevet logiciel que déjà il serait ridicule... ou dans les cours de fac.

Au moment où les gouvernements occidentaux sont très inquiets de voir que l'on 
ne disposera bientôt plus d'assez de scientifiques pour transmettre la 
science dans les systèmes d'enseignement, au moment où l'irrationnalisme 
triomphe dans les kiosques de gare, ce n'est peut être pas le moment de 
confondre l'universel et le reste. Et nous sommes quelques uns à croire que 
tout ce qui est "à moi" n'est pas nécessairement "pour moi".

L'argument du "réel" est spécieux. Il fut un temps où pour faire dix 
kilomètres il fallait réellement passer dix péages, payer réellement à chaque 
pont. Il fut un temps où il n'y avait pas d'espace public. Certains ont 
trouvé que ce "réel" là ne leur convenait pas et se sont mis à se faire un 
"réel" avec-espace-public. Et nous sommes quelques uns à penser qu'il n'y a 
pas de commerce et de développement sans faire tomber les péages abusifs.

Je risque une hypothèse sur l'origine du surnom du thèorème de Pythagore : 
"pont aux ânes". Il doit y avoir un péage!

Bien cordialement
François ELIE




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