Re: [Fsfe-france] proteger un concept basé sur le logiciel libre

[r . alverny]

BREESE MAJEROWICZ : Pierre Breese écrit:

> En fait, une activité artisanale (au sens noble du terme) et une activité
> industrielle coexistent dans le domaine de l'informatique comme dans
> n'importe quel autre domaine.
> Aucune des deux formes d'activité ne doit chercher à évincer l'autre.
> je comprend très bien que le secret soit approprié à une activité
> artisanale,

Pas nécessairement. Le savoir-faire et le relationnel aussi.
Ce qu'on cherche chez un artisan, c'est une qualité, une spécificité
et une disponibilité en général difficile à obtenir chez un industriel.

> et peut être admettrez vous que le brevet s'inscrit dans
> une approche industrielle.

Et peut-être admettrez-vous que le brevet, s'il s'inscrit dans une
approche industrielle, évince l'approche artisanale, que celle-ci
se repose sur le secret ou sur l'ouverture (dans tous les domaines,
d'ailleurs, pas seulement informatique ; l'artisan aura beau démontrer
qu'il aura abouti au même procédé _par ses propres moyens_, sans
s'inspirer d'aucune façon d'un procédé breveté, s'il empiète
sur un tel brevet, il est bon pour changer de métier).

Je ne dénigre pas le brevet, mais votre vision idéaliste de la
coexistence harmonieuse de l'artisanat et de l'industrie dans
un tel cadre est un chouia irréaliste.

Par ailleurs, opposer artisanat et industrie en parallèle à logiciel
libre et non libre, c'est une vision obtue et peu renseignée du
marché.

Enfin, si le brevet est justifié dans l'industrie lourde où les
équipements sont des investissements lourds, dans un domaine
comme l'informatique (où l'investissement de base est ridiculement
faible en comparaison, l'essentiel des coûts étant dans l'organisation
et le personnel), il faudra encore démontrer l'intérêt économique
du brevet ; hors les seules études économiques existantes montrent
justement le contraire.


Romain d'Alverny